Je suis toujours sidérée de voir qu’un gigot d’agneau de Nouvelle Zélande est moins cher que celui du Luberon ! C’est pareil pour les noix qui viennent d’Europe de l’Est, on a autour de nous des producteurs qui ont un véritable savoir-faire et font de bons produits, je veux les soutenir et mettre ma pierre à l’édifice !
Claire Di Meglio, 48 ans, est chef d’entreprise et épicière ambulante. Après près de 18 mois de réflexions et de préparations, elle s’apprête à se lancer sur les routes autour de Carpentras pour proposer des produits locaux issus d’un rayon de 30 km autour de chez elle : « J’étais cadre logisticienne, c’était le moment de retrouver du sens et de lancer mon propre projet. Je suis consommatrice de produits locaux : quand on travaille, je sais à quel point il est compliqué de faire le tour des producteurs locaux pour acheter ses légumes, sa viande, ses œufs, etc. On en vient vite à faire beaucoup de kilomètres et ça devient contre-productif ! »
Après plusieurs mois de recherches actives, Claire a trouvé son camion : « c’est un Renault Master qui cumule 200 000 km au compteur, mais qui peut facilement en faire le double. J’ai beaucoup réfléchi pour éviter le thermique, j’ai même pensé à une remorque hypo-tractée, mais il faut être réaliste. Le jour où je peux remplacer le moteur Diesel par une solution fiable et véritablement moins polluante, je le ferai ! ».
Chaque semaine, Claire compte se positionner sur 19 points de plusieurs villages dans un rayon de 30 km pour permettre à 200 clients par semaine de s’approvisionner parmi plus de 250 produits : « Mon objectif est d’avoir l’essentiel : fruits et légumes de saisons, boissons, pain frais mais aussi produits d’entretiens ».
Grâce à son commerce ambulant, Claire permettra d’optimiser les flux : au lieu de déplacer des dizaines de véhicules sur plusieurs points de vente, c’est le point de vente lui-même qui se déplacera vers les consommateurs : c’est autant d’émissions de CO2 évitées.
adaptées, on se passe totalement des produits phytosanitaires et on réduit par 5 la consommation d’eau. Par exemple, on a converti 5000 m2 de pelouse en « prairies sèches » constituées de mélanges d’espèces qui se complètent en fonction des saisons. Résultat ? Plus besoin d’arrosage, et on est passé de 15 à 3 tontes par an. »
Claire a noué des partenariats avec une quarantaine de producteurs tous situés dans un rayon de 30 km autour de Carpentras, excepté pour la viande qui viendra des Hautes-Alpes, à maximum 100 km d’ici. La priorité de Claire est la qualité, si possible en agriculture biologique ou raisonnée. Pour les points de vente, la dynamique entrepreneure a contacté les mairies : la plupart y sont très favorables et la soutiennent, « ça participe à recréer une vie de village et du lien social.
« France Active PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR a mis en place un dispositif d’accompagnement des femmes qui entreprennent et s’est portée garant à hauteur de 80 % de mon prêt bancaire. Sans cet appui, j’aurais eu plus de difficultés à convaincre les banques. Le programme CONNEXION m’a permis de créer un réseau d’entrepreneurs engagés dans le développement durable, ça m’a amené à réfléchir différemment, et à faire du mieux que je peux ».
« J’aimerais qu’on retrouve tous de la raison dans notre fonctionnement, qu’on réapprenne tous à revenir à du raisonnable, qu’on arrête cette économie mondialisée pour revenir à quelque chose en phase avec la planète. Je suis toujours sidérée de voir dans quel état on met la planète sans qu’il y ait de véritables changements profonds ».
A bénéficié
A été accompagné par
France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur
LA MINI ODYSSEE POUR DEMAIN
À bord de son vélo électrique solaire, Jérôme Zindy, voyageur engagé et reporter bas carbone, est parti à la rencontre d’une vingtaine d’entrepreneurs acteurs de la transition écologique et participants au programme CONNEXION de France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur. Accompagné de Nicolas Jahan, photographe lui aussi à vélo électrique, ils ont parcouru 370 km entre Avignon, Arles et Carpentras pour mettre en lumière ces entrepreneurs tout en réduisant eux-mêmes au maximum l’impact de ces rencontres.