Etude : Entrepreneuriat par les femmes – Faire bouger les représentations et les pratiques des acteurs et actrices du financement

Les femmes représentent 48% de la population active, mais la création d’entreprise par les femmes stagne à 30% depuis les années 2000. De plus, celles-ci ne représentent que 5% des levées de fonds[1].

 

Les femmes optent plus facilement pour la création d’une TPE ou d’une micro-entreprise, elles sont donc sur-représentées dans les entreprises individuelles (40% des créations en 2019 selon l’étude du CESE). Cette option est attribuée au choix du secteur d’activité (services vs industrie) et au niveau de formation, mais aussi à la volonté de garder son indépendance et son autonomie. Le choix du statut TPE ou de l’activité peut être présenté comme une stratégie. Il est la plupart du temps la conséquence des rapports sociaux de genre[2].

Et ce choix a lui-même des conséquences. En effet, « la petite taille se révèle un facteur pénalisant pour l’accès au financement, qui lui-même empêche le développement de l’entreprise »[3]. En outre, il s’avère que « les inégalités d’accès à l’entrepreneuriat contribuent aux inégalités de revenu et de patrimoine entre les femmes et les hommes, tout en privant le pays d’une part de son potentiel de développement et de créativité »[4].

 

Dans les années 2000, des dispositifs publics ont été mis en place pour réduire les différences et encourager l’entrepreneuriat par les femmes. Ils ont contribué à sa mise en visibilité. En dépit de cette évolution, les entrepreneures sont encore considérées en référence et en différence à la norme masculine qui caractérise l’entrepreneuriat. Pourtant, « les recherches tendent aujourd’hui à montrer qu’il y a plus de similitudes que de différences entre hommes et femmes entrepreneurs. Par conséquent, « le questionnement n’est plus de savoir si le genre est source de différence, mais de comprendre comment (et en quoi) il fait la différence »[5]. Une prise de conscience des effets de genre, ainsi qu’une meilleure compréhension des mécanismes qui les sous-tendent, constitue une première étape pour faire évoluer les pratiques des acteurs de l’accompagnement et du financement de la création d’entreprise.

 

La présente étude a donc pour objectif de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la reproduction des rapports de genre au niveau de l’entrepreneuriat par les femmes.

 

Pour ce faire, il s’agira d’identifier et de caractériser les inégalités femmes / hommes liées au genre dans le parcours entrepreneurial, de la création aux phases de développement et de pérennisation.

 

Ainsi, l’étude tend à répondre aux questions suivantes :

  • Quelles sont les spécificités de l’entrepreneuriat par les femmes ?
  • Quelle est l’influence du genre sur le projet entrepreneurial, sur son envergure, sur son ambition dans le parcours socioprofessionnel des femmes ?
  • Les difficultés repérées ante-création perdurent-elles post-création ? Si oui, pourquoi, et comment s’expriment-elles ? Comment repérer ces difficultés et les anticiper ?
  • Le genre a-t-il une influence sur la pérennisation et le développement des projets d’entreprise, individuels ou collectifs, portés par des femmes ? Quels sont les facteurs déterminants ?

 

[1]Escandon Eva, « Femmes et entrepreneuriat », Les études du CESE, Délégation aux droits des femmes et à l’égalité, Octobre 2020

[2] Cornet Annie, Constantinidis Christina, « Entreprendre au féminin, Une réalité multiple et des attentes différenciées », Revue française de gestion, 2004/4 no 151 | pages 191 à 204

[3]Ibid.

[4] Escandon Eva, « Femmes et entrepreneuriat », op. cit.

[5]d’Andria Aude, Gabarret Inès, « Femmes et entrepreneurs : trente ans de recherches en motivation entrepreneuriale féminine », Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation, Revue de l’Entrepreneuriat ; 2016/3 Vol. 15 | pages 87 à 107

 

THÉMATIQUE :
L'entrepreneuriat par les femmes
AUTEUR(S) :
France Active PACA et Ozée
DATE D'ÉDITION :
27 mars 2023

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