Ouvrir la voie à de nouvelles pratiques dans le secteur de l’aménagement paysager
Il faut viser un maximum de simplicité dans nos créations en observant et en se rapprochant de la façon dont les choses se font dans la nature. La nature est merveilleuse, nous devons apprendre à faire avec.
Quentin Lefaucheux est dirigeant de SOLEV, entreprise d’espaces verts basée à Carpentras qu’il fonde en 2007 : « Je vendais des produits phytosanitaires jusqu’à me rendre compte que ce n’est pas en rapport avec mes valeurs, j’ai voulu racheter une entreprise en relation avec mon savoir-faire, ma passion et mes études. »
Aujourd’hui, l’entreprise emploie 40 salariés dont 3 en insertion[1]. Ensemble, ils conçoivent, réalisent et entretiennent des aménagements paysagers. En cherchant à éco-concevoir les projets et en limitant l’entretien et la consommation d’eau, l’entreprise ouvre la voie à de nouvelles pratiques dans le secteur.
« Mon déclic, c’est le film Demain réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent : il n’accable pas, il montre des choses qui marchent et j’ai compris que je pouvais jouer mon rôle. J’avais d’ailleurs invité 50 entrepreneurs de la région pour leur montrer ce film, les faire réagir et les engager à leurs niveaux. On ne mesure pas l’impact de ce genre de film et de ce qu’on fait, mais je vois des confrères qui voient le résultat de nouvelles pratiques et qui les changent également ».
Les espaces verts « conventionnels » sont gourmands en eau, en produits phytosanitaires et nécessitent de l’entretien, donc l’utilisation d’outils thermiques émetteurs de GES[2].
« Avec SOLEV, on réduit l’impact des espaces verts eux-mêmes. En moyenne, grâce à l’utilisation des espèces adaptées, on se passe totalement des produits phytosanitaires et on réduit par 5 la consommation d’eau. Par exemple, on a converti 5000 m2 de pelouse en « prairies sèches » constituées de mélanges d’espèces qui se complètent en fonction des saisons. Résultat ? Plus besoin d’arrosage, et on est passé de 15 à 3 tontes par an. »
Par un travail de sensibilisation, Quentin Lefaucheux parvient à changer les pratiques de ses clients pour les rendre moins impactantes : « On lutte contre l’artificialisation des sols en rendant les parkings perméables ». Comme l’activité est également consommatrice de plastiques, l’entrepreneur engagé a trouvé le moyen de les réemployer à bon escient : « On transforme les pots des plants en dalles alvéolaires pour nos parkings perméables, l’idée est aussi de trouver des solutions pour réduire le recours à ces pots. »
Idem du côté du compost : « Traiter les déchets verts demandent énormément d’énergies. Quand j’ai racheté SOLEV, ils étaient brûlés : aujourd’hui on transforme tout en compost qu’on réemploie sur nos chantiers, mais surtout on incite nos clients à développer leur propre compost, c’est autant de végétaux qui vont être transformés et réutilisés sur place et qu’on n’a plus besoin de transporter. »
Tout un ensemble de pratiques à l’efficacité démontrée que Quentin Lefaucheux cherche à répandre : « Je suis engagé à l’UNEP, l’Union Nationale des Entreprises des Paysages, je fais tout ce que je peux pour que mes confrères aillent vers ces solutions qui réduisent l’impact de nos activités. »
« Le programme CONNEXION mené par France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur est très important, il vise à engager, à faire en sorte qu’un maximum d’entrepreneurs prennent de nouveaux chemins. Dans ces interventions, il y a énormément de réactivité et d’échanges. »
SOLEV a par ailleurs suivi le parcours CEDRE[3], dispositif porté par la Région Sud et qui vise à accompagner les TPE et PME en développement qui souhaitent s’engager dans la structuration d’une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et de transition écologique. France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur en assure l’instruction des dossiers et un accompagnement économique et financier.
« Mon rêve pour demain c’est que tous mes confrères arrivent à ce niveau de conscience et s’engagent dans la transition écologique. Il faut viser un maximum de simplicité dans nos créations en observant et en se rapprochant de la façon dont les choses se font dans la nature. La nature est merveilleuse, nous devons apprendre à faire avec. »
[1] SOLEV est reconnue Entreprise d’Insertion par l’Activité Économique et embauche des personnes en situation précaire, éloignées de l’emploi ou handicapées pour leur transmettre des compétences, les aider à retrouver confiance et estime de soi et augmenter leur employabilité.
[2] Gaz à effet de serre
[3] Contrat pour l’emploi et le développement responsable des entreprises
A bénéficié
A été accompagné par
France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur
LA MINI ODYSSEE POUR DEMAIN
À bord de son vélo électrique solaire, Jérôme Zindy, voyageur engagé et reporter bas carbone, est parti à la rencontre d’une vingtaine d’entrepreneurs acteurs de la transition écologique et participants au programme CONNEXION de France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur. Accompagné de Nicolas Jahan, photographe lui aussi à vélo électrique, ils ont parcouru 370 km entre Avignon, Arles et Carpentras pour mettre en lumière ces entrepreneurs tout en réduisant eux-mêmes au maximum l’impact de ces rencontres.