Un métier rare pour lutter contre la surconsommation et conserver l’emploi localement
Mon grand-père était le plus grand fabricant dans le Vaucluse mais c’était loin d’être le seul. On est les derniers en France à avoir ce savoir-faire, ce n’est pas normal. J’aimerais qu’on relocalise et qu’on conserve nos savoir-faire et nos emplois !
Amélie Ricard est « façonneuse de rideaux en bois de buis ». Avec ce métier rare et passeur d’un véritable savoir-faire, Amélie lutte à sa façon contre la surconsommation et pour conserver l’emploi localement.
Amélie Ricard est la 4ème génération de l’entreprise familiale Maison 1909 créée cette année là par son grand-père : « les rideaux en bois de buis étaient recherchés dans les mas comme barrières aux insectes, pour filtrer la lumière et servaient de sonnettes grâce à leur sonorité particulière »
Tout le monde a déjà vu ses rideaux de bois qui traversent le temps, mais peu savent vraiment comment ils sont fabriqués : « Le buis provient de France, il est façonné en perles de forme oblongue. Un rideau de 2m2 peut prendre jusqu’à une semaine de travail pour assembler, par des gestes précis, les 5000 à 5500 perles nécessaires. »
Ce savoir-faire, Amélie le transmet à ses 6 employées : « Il n’y a aucune école, il faut 7 à 8 ans de formation pour être totalement autonome ».
A sa façon, Amélie lutte contre la surconsommation et interroge sur nos rapports aux objets : « On ne se rend pas compte de la consommation qu’on a, la plupart des objets n’ont plus aucune valeur. Nos rideaux ont un coût, mais ils traversent les époques et les générations, on ne les jette pas, ils ont une histoire, on vient aussi ici pour les restaurer. »
« Pour réduire son impact, il faut optimiser les transports et les livraisons, ça veut dire qu’il faut accepter d’aller à contre-courant de ce qui se fait aujourd’hui en rallongeant les délais d’approvisionnement et donc de livraison. France Active PACA et le dispositif CEDRE[1] m’ont aidé à quantifier mon impact, mettre le doigt sur nos consommations et voir quelles seraient les solutions à mettre en œuvre. J’aimerai aller plus loin sur l’isolation de l’atelier et l’installation de panneaux photovoltaïques, je suis en train de voir avec le propriétaire pour acquérir les locaux et pouvoir aller au bout de ce projet. »
« France Active PACA m’a permis de faire un point sur ma société à un instant T, voir quels sont les leviers d’améliorations. Ce sont des experts, qui vont pouvoir analyser et travailler sur la chaîne de valeur. On ne serait jamais allés aussi loin si on n’avait pas été accompagné. Ça permet d’identifier les pistes, de les traduire en coût économique et de formaliser l’engagement. »
« Mon grand-père était le plus grand fabricant dans le Vaucluse mais c’était loin d’être le seul. On est les derniers en France à avoir ce savoir-faire, ce n’est pas normal. J’aimerais qu’on relocalise et qu’on conserve nos savoir-faire et nos emplois ! »
[1] Contrat pour l’emploi et le développement responsable des entreprises. Dispositif porté par la Région Sud et qui vise à accompagner les TPE et PME en développement qui souhaitent s’engager dans la structuration d’une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et de transition écologique. France Active PACA en assure l’instruction des dossiers et un accompagnement économique et financier.
A bénéficié
A été accompagné par
France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur
LA MINI ODYSSEE POUR DEMAIN
À bord de son vélo électrique solaire, Jérôme Zindy, voyageur engagé et reporter bas carbone, est parti à la rencontre d’une vingtaine d’entrepreneurs acteurs de la transition écologique et participants au programme CONNEXION de France Active Provence-Alpes-Côte d’Azur. Accompagné de Nicolas Jahan, photographe lui aussi à vélo électrique, ils ont parcouru 370 km entre Avignon, Arles et Carpentras pour mettre en lumière ces entrepreneurs tout en réduisant eux-mêmes au maximum l’impact de ces rencontres.